“Une vie au service de mon pays” – Victoire Ingabire Umuhoza

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Le 16 janvier 2010, après 16 ans d’exil aux Pays-Bas, Victoire Ingabire Umuhoza est rentrée au Rwanda, en vue de lutter pour l’établissement d’un Etat de droit fondé sur des valeurs démocratiques au Rwanda.

Dès son arrivée sur le sol rwandais, elle a été harcelée, persécutée avant d’être emprisonnée le 14 octobre 2010.

Plusieurs militants de son parti ont également été arrêtés, battus, torturés emprisonnés ou ont disparu comme Illuminée Iragena, disparue depuis le 26 mars 2016 et qui serait morte en détention suite à ses tortures ou encore Jean Damascene Habarugira, disparu le 5 mai 2017 et dont le corps a été retrouvé 3 jours plus tard avec la tête à moitié tranchée et les yeux énucléés.

Le 18 septembre 2018, après 8 ans d’emprisonnements que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a qualifiés d’injuste, Victoire Ingabire a été graciée par le général Kagame en compagnie notamment du chanteur Kizito Mihigo.

Depuis sa libération, la répression contre ses partisans s’est intensifiée, au point que Victoire Ingabire parle d’une « guerre d’usure » menée par le régime contre son parti.

Boniface Twagirimana, le vice-président des FDU Inkingi a disparu depuis le 8 octobre 2018 alors qu’il venait d’être transféré dans une prison haute sécurité.

Anselme Mutuyimana, le bras droit de Victoire Ingabire, a été retrouvé mort étranglé le 9 mars 2019.

Le 15 juillet 2019, c’était autour d’Eugène Ndereyimana, un jeune membre du parti d’être porté disparu.

Le 24 septembre 2019, Syldio Dusabumuremyi, le coordinateur national du parti a été poignardé à mort dans son magasin.

Le 14 novembre 2019, le général Kagame a averti les défenseurs des droits de l’Homme et les opposants « Nous allons augmenter le prix à payer dans le chef de quiconque voudrait déstabiliser notre pays. » et a avertit ceux qui ont été en prison avant d’être pardonnés et qui recommencent à « jouer à ces jeux » « we will put you where you belong ».

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Le 17 février 2020, la police rwandaise annonçait le décès de Kizito Mihigo, l’icône de la réconciliation rwandaise, libéré le même jour que Victoire Ingabire. Le chanteur serait mort suite à des tortures infligées en détention. Il avait été arrêté quatre jours plus tôt, et la police évoque un « suicide ».

Le 14 mai 2020, Théophile Ntirutwa, un autre proche d’Ingabire survivait à une tentative d’assassinat qui a emporté son voisin, Théoneste Bapfakurera. Il avait été libéré en janvier 2020 après deux ans d’emprisonnement. Depuis lors, il est à nouveau emprisonné, accusé d’être auteur de l’assassinat auquel il a lui-même survécu.

Le 6 juin 2020, Venant Abayisenga, un autre bras droit de Victoire Ingabire libéré en janvier 2020 après deux ans deux de prison disparaissait alors qu’il était sorti acheter des unités mobiles.

C’est dans ce contexte qu’interviennent les campagnes d’appel à la haine et au meurtre de Victoire Ingabire. Depuis son retour au Rwanda, Victoire Ingabire a régulièrement été diabolisée par le régime en place, mais les campagnes de violence verbales se sont intensifiées ces derniers temps.

Lassée de ce harcèlement, de cette diabolisation, de ces appels à la haine et même au meurtre, Victoire Ingabire craint pour sa vie, et a décidé de raconter.