« Je m’appelle Willy Kabera, né en juin 1993 à Kigali et actuellement j’habite dans cet autre beau petit pays qui est la Belgique. Étant né en 1993 j’ai commencé à fuir avant d’avoir soufflé ma première bougie. Je n’ai que commencé à parler au Congo, à Goma et donc en Swahili. De là j’ai continué mon chemin, sur le dos de ma mère et les épaules de mon père pour finalement arriver en Belgique en 2000 avec ma mère (entretemps veuve) et mon petit frère d’un an. »
(…)
« Dans cette année dans laquelle le mouvement Black Lives Matter est soutenu et vu partout dans le monde Occidental, je me suis mis à me demander de plus en plus ce qui fait que nous devons supplier les autres à reconnaître notre valeur.
Ça me fait de la peine de me rendre compte qu’en 2020 les noirs dans notre cas les Rwandais n’arrivons pas à créer un endroit où un pays dans lequel nous pouvons vivre librement et en paix avec nous-mêmes.
Des événements comme cette soirée de SOS Réfugiés me rappelle que ce serait très égoïste et même naïf de nous battre contre la discrimination dans les pays des blancs, si nous ne cherchons pas des solutions pour tout ce qui nous pousse à fuir nos terres.
Cette soirée me fait dire que nous devons trouver des façons de nous réconcilier au lieu de continuer à voir l’autre comme ennemi ou menace pour le pays. Honnêtement quand je vois tous mes amis, qui ont grandi en tant que réfugiés et qui sont aujourd’hui garagistes, banquiers, docteurs, infirmières, avocats, etc. à part d’être fier, je regrette la grosse perte pour notre cher pays le Rwanda.
J’espère et j’encourage mes frères et sœurs, ici en Occident, au Rwanda, au Congo et ailleurs en Afrique à continuer à se développer personnellement , sans oublier que nous avons le devoir les uns envers les autres de construire un Rwanda où chaque Rwandais se sentira valorisé et non exclu ou bien vu comme une menace pour le développement de notre pays. »