Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’épuration de l’appareil d’État. L’armée a officiellement dissout les Forces de défense populaires, l’une des milices d’obédience islamiste qui servaient de forces d’appoint à l’ancien régime d’Omar el-Béchir.
Contrairement à l’information qui circulait à Khartoum selon laquelle elle serait absorbée dans l’armée régulière, son quartier général et son commandement ont été démantelés par l’état-major, selon un communiqué publié lundi 8 juin.
Quatre mois après son coup d’État réussi en 1989, Omar El-Béchir avait voulu consolider militairement son pouvoir. C’est pourquoi il avait instruit son allié d’alors, le Front national islamique dirigé par Hassan al-Turabi, d’instituer une milice supplétive faite à sa main. Une milice qui ne répondrait qu’aux ordres du président et de son parti.
À sa tête, il avait nommé l’avocat Ali Ahmed Karti, devenu plus tard un riche homme d’affaires et le ministre des Affaires étrangères de Béchir, de 2010 à 2015, aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’arrêt.
Toutes ces années, ce groupe paramilitaire fort de plusieurs milliers d’hommes a servi de force d’appoint à l’armée soudanaise, notamment au Darfour et dans le Kordofan. Il encadrait notamment les milices tribales, en les entraînant et en leur distribuant des armes. Encore récemment, il s’est rendu coupable d’actes de brigandages et d’assassinats dans le Kordofan du Sud et le Nil Bleu.
RFI