L’audience préliminaire du principal suspect du génocide Félicien Kabuga s’est poursuivie devant un tribunal de l’ONU à La Haye à huis clos à la demande de la défense.
Le président du tribunal, Iain Bonomy, a fait droit à la demande de l’avocat Emmanuel Altit d’entendre les débats à huis clos, invoquant la mauvaise santé de son client.
Kabuga comparaissait virtuellement devant le tribunal le jeudi 3 février.
Au cours de la session, le juge Bonomy a ordonné que le tribunal reçoive un autre rapport complet sur la santé de Kabuga.
Dans une tournure des événements, lorsque l’audience a commencé, Kabuga a demandé que son avocat soit changé, selon la BBC.
Kabuga est détenu par le Mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux (à la branche de La Haye) depuis le 26 octobre, date à laquelle il a été transféré aux Pays-Bas après son arrestation.
Il a été arrêté en France en mai 2020.
Lors d’une audience au tribunal en novembre 2020, Kabuga a plaidé non coupable.
Il avait comparu pour la dernière fois devant le tribunal le 6 octobre 2021.
Kabuga est accusé de sept chefs d’accusation, dont cinq liés au génocide ; génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, tentative de génocide et entente en vue de commettre le génocide.
D’autres accusations incluent la persécution et l’extermination – toutes deux en tant que crimes contre l’humanité.
Connu comme le principal financier du génocide perpétré contre les Tutsi, Kabuga était un riche homme d’affaires et un membre central de l’Akazu (un petit cercle puissant d’idéologues qui ont orchestré le génocide). Il a également été le président fondateur du conseil d’administration de la radio haineuse RTLM, qui incitait aux meurtres.
Kabuga, 87 ans, était en fuite depuis le 18 août 1994, date à laquelle les services de sécurité suisses l’ont laissé échapper. Au fur et à mesure que le génocide progressait, Kabuga aurait reçu un visa pour entrer en Suisse.
Guylain SHEMA
