Rwanda-développement : Une taxe sur la TVA sur Netflix et d’autres entreprises numériques naîtra bientôt

Le Rwanda envisage de percevoir la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les services en ligne consommés dans le pays. Selon les informations de l’Office rwandais des recettes (RRA), la proposition est actuellement au ministère des Finances et de la Planification économique d’où elle fera l’objet de plusieurs procédures avant de pouvoir commencer à être mise en œuvre.

Le concept d’application de la TVA sur ces services est en train d’être rapidement adopté dans le monde entier, de nombreux pays occidentaux le faisant déjà, tandis que les pays africains s’efforcent dernièrement de prendre le train en marche.

S’adressant à ce journal, Jean-Louis Kaliningondo, le sous-commissaire général de la RRA, nous a expliqué pourquoi ce déménagement était nécessaire :

“Lorsque vous payez pour des services tels que Netflix, vous utilisez l’argent que vous avez généré au Rwanda. Donc, nous demandons, pourquoi ne collectons-nous pas la TVA sur ces services alors qu’ils sont payés par nos citoyens ? Si vous payez 12 dollars par mois pour Netflix, pourquoi ne gardons-nous pas une partie de ce montant à la source ici ? » il a dit.

Il a noté que l’un des grands principes de la TVA est qu’elle est payée au pays où le service est consommé.

“Si vous allez dans les pays occidentaux, par exemple la France, vous constatez qu’Amazon paie la TVA alors que ce n’est pas une entreprise française. Les pays européens perçoivent la TVA sur les services fournis par des plateformes étrangères. Pourquoi trouvons-nous normal que lorsque de tels services arrivent dans des pays africains, nous ne percevions pas la TVA sur eux ? » il ajouta.

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Certains pays africains ont élaboré des plans de perception de la TVA sur les services numériques étrangers, notamment l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigéria.

Kaliningondo a déclaré qu’avant que le Rwanda ne mette en œuvre cette mesure dans son système fiscal, l’une des procédures à entreprendre est une évaluation d’impact pour savoir quel serait son effet.

Ici, par exemple, ils veulent savoir si la TVA ne deviendra pas un frein à la pénétration de ces services dans le pays.

« Nous avons engagé des organisations internationales pour cette évaluation d’impact. L’un d’entre eux est le Forum sur l’administration fiscale africaine, qui a une branche qui s’occupe de ce type d’études. Nous ferons des enquêtes et verrons quel serait l’impact de la mise en œuvre d’une telle disposition », a-t-il déclaré.

Pour le moment, cette disposition ne fera pas partie de la loi révisée sur la TVA. Actuellement, on comprend que les entreprises numériques étrangères qui offrent des services au Rwanda paient la TVA dans leur propre pays, ce qui, selon Kaliningondo, n’est pas correct.

« Si je suis ici au Rwanda et que je fournis un service à des personnes dans un autre pays, ce pays devrait conserver cette TVA. C’est ce qu’on appelle la TVA à autoliquidation. C’est une pratique courante », a-t-il déclaré.

Il est très probable que davantage de pays africains mettront en place à l’avenir des taxes similaires étant donné l’importance croissante des services numériques, du commerce électronique et des paiements électroniques sur le continent.

Guylain SHEMA

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