Au Rwanda, trois personnes ont été arrêtées pour avoir participé à une tentative d’évasion de Tom Byabagamba. Cet ancien chef de la garde présidentielle de Paul Kagame est actuellement détenu au camp militaire de Kanombe. Il avait été arrêté en 2014 puis reconnu coupable, avec son beau-frère Fred Rusagara, d’incitation à l’insurrection et d’outrage au drapeau national. Ils avaient été condamnés à 21 et 20 ans de prison. Des peines réduites à quinze ans en appel en décembre dernier.
De notre correspondante à Kigali
Le Bureau des investigations rwandais confirme l’arrestation, entre le 15 et le 17 avril, de trois personnes en lien avec l’affaire Byabagamba. Il s’agit de Jimmy Mugisha, d’Emmanuel Mukimbiri et de John Museminali, un proche de l’ancien colonel. John Museminali serait en effet, selon la presse locale, le mari de Rosemary Museminali, ancienne ministre des Affaires étrangères et soeur de la femme de Tom Byabagamba.
Ils sont tous les trois accusés de « complicité de tentative d’évasion d’un détenu ». Dans un communiqué publié le 9 avril dernier, l’armée assurait en effet que Tom Byabagamba était soupçonné d’avoir tenté de s’échapper de sa cellule, et annonçait enquêter pour trouver ses complices. De nouvelles accusations qualifiées de « factices » par le frère de Tom Byabagamba, David Himbara, dans un billet de blog, ce dissident du régime de Paul Kagame qui vit en exil parle d’un « signe terrible » et assure s’inquiéter pour la vie de son frère.
Depuis leur arrestation en 2014, Tom Byabagamba et son co-accusé Fred Rusagara n’ont eu de cesse de contester leur incarcération, qualifiée d’arbitraire par un groupe de travail de l’ONU. Après avoir perdu en appel en décembre 2019, il se sont tournés en février, et en dernier recours, vers la Cour de justice est-africaine (AECJ).