L’armée congolaise confirme avoir arrêté deux militaires de Rwanda defense forces (RDF), l’armée rwandaise, qui soutenaient les rebelles du M23 dans les dernières attaques enregistrées la nuit du dimanche à ce lundi 28 mars contre ses positions à Tchanzu et Runyonyi, en territoire de Rutsuru (Nord-Kivu).
Des combats opposaient lundi l’armée congolaise aux rebelles du “Mouvement du 23 mars” (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo, poussant des habitants des villages de la région à fuir vers l’Ouganda, selon des sources locales.
Les positions de l’armée congolaise “ont été attaquées par les M23” à Runyoni et à Chanzu dans la nuit de dimanche à lundi, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Muhindo Lwanzo, directeur de cabinet de l’administrateur militaire du territoire de Rusthuru, dans la province du Nord-Kivu.
“Ils ont occupé nos positions” durant la nuit. Pour le moment, les “affrontements” sont en cours, “nous sommes en train de chercher comment récupérer les endroits” pris, a-t-il ajouté.
Dans le groupement voisin de Jomba, “la situation est tendue”, la population tente de fuir vers l’Ouganda ou vers le centre de Rutshuru, a expliqué Jackson Gacuki, chef de ce groupement.
“Ici, rien ne va, les gens traversent vers l’Ouganda avec leur bétail. Il y a eu plusieurs tirs depuis ce matin, et de plus en plus les armes se font entendre”, a témoigné auprès de l’AFP François Sebakara, un habitant de Bunagana.
Également appelé “Armée révolutionnaire congolaise”, le M23 est issu d’une ancienne rébellion tutsi congolaise du Nord-Kivu jadis soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, pays frontaliers de cette province en proie depuis plus de 25 ans aux violences de nombreux groupes armés.
Défait en 2013 par l’armée congolaise, le M23 refait parler de lui depuis novembre, lorsqu’il a été accusé d’avoir attaqué plusieurs positions militaires dans la région de Rutshuru.
L’armée congolaise mène des opérations militaires dans la province du Nord-Kivu tout comme dans celles voisines de l’Ituri et du Sud-Kivu contre ces groupes, dont le M23.
Dans un communiqué publié dimanche, l’ex-mouvement rebelle a estimé que les opérations de l’armée congolaise “contre (ses) combattants traduisent, sans doute, le choix définitif du gouvernement de la République d’en découdre avec le M23”.
Dans un communiqué de presse publié ce lundi à Goma, le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole adjoint de l’armée congolaise signale que les deux militaires Rwandais arrêtés sont du 65eme bataillon de la 402eme brigade des RDF.
“Au cours de ces attaques, les Forces armées de la République démocratique du Congo ont mis la main sur deux militaires Rwandais. Il s’agit de l’adjudant Habyarimana Jean-Pierre, matricule AP 27779, et du soldat de rang Uwajeneza Muhindi John, alias ZAJE, tous du 65ème bataillon de la 402eme brigade des Forces de défense du Rwanda. Ces deux sources crédibles précisent le nom de leur unité et l’identité de leurs commandants de bataillon et de brigade. Le 65eme bataillon et la 402eme brigade commandés respectivement par le lieutenant-colonel Rurindo Joseph et le général Nkubito Eugène sont basés à Jarama au camp militaire Kibungo au Rwanda”, révèle le général de brigade Sylvain Ekenge dans ce communiqué.
Guylain SHEMA