Plusieurs dizaines de militants afro-américains lourdement armés ont débarqué dans le parc Stone Mountain, près d’Atlanta (Géorgie)

Par Patrick Mbeko

Plusieurs dizaines de militants afro-américains lourdement armés ont débarqué dans le parc Stone Mountain, près d’Atlanta (Géorgie), et ont appelé à la destruction d’une sculpture géante confédérée, estimant qu’il s’agissait d’un monument raciste.

Quand on analyse les images, on se rend compte qu’au-delà de cette revendication, les militants afro-américains ont voulu en fait lancer un défi aux suprématistes blancs qui fréquentent régulièrement cet endroit. D’ailleurs un des militants lance ce qui s’apparente à un défi à l’adresse de ceux-ci : « Je ne vois pas de milice blanche. Nous sommes ici. Vous êtes où ? Nous sommes chez vous. »

Très inquiétant ! Tout ça dégénèrera un jour et les conséquences seront catastrophiques. Mais contrairement aux observateurs qui estiment qu’il y a de fortes chances que les États-Unis connaissent un jour une guerre civile raciale sur leur territoire, je reste persuadé que, malgré les tensions observées ces derniers temps, les Américains ne franchiront pas ce point de non-retour. Autant le racisme est profondément enraciné dans les cœurs et les esprits aux USA, autant il est décrié publiquement aussi bien par les Blancs que par les Noirs.

De mon point de vue, s’il y a un pays occidental où les tensions raciales pourraient conduire à une situation de «guerre civile», c’est bien la France. Dans ce pays, où les discriminations sont de loin moins pires que celles observées aux États-Unis, on a opté pour la stratégie du déni, alors que les études et rapports gouvernementaux sur les discriminations sont légion et sans ambiguïté. C’est ce déni qui est dangereux. Parce qu’en niant le problème, on ne peut donc pas le régler. Conséquence : les frustrations s’accumulent.

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En France, les discriminations s’observent à deux niveaux : il y a d’abord le mépris de classe de « ceux d’en haut » envers « ceux d’en bas » (que Emmanuel Macron regarde avec mépris et condescendance), tous blancs. Pis il y a cette discrimination et ce racisme systémique de la population majoritaire blanche (ceux d’en haut comme ceux d’en bas) à l’égard d’une frange de la population non-Blanche (Noirs et Arabes) que certains appellent «la racaille». À voir comment les problèmes relatifs à cette seconde discrimination sont traités, il y a de fortes chances que tout déraille de manière irréversible un jour, avec des conséquences insoupçonnées.

Si cela devait arriver, les conséquences seraient incalculables pour la France et les Français. Parce que le conflit ne s’arrêtera pas dans les frontières de l’Hexagone. Il s’étendra sûrement sur le continent africain, et les conséquences seront très lourdes pour les intérêts français qui seront attaqués. Dans un tel contexte, il sera extrêmement difficile pour les chefs d’État africains, y compris les plus pro-français, de stopper la vague anti-française qui déferlera sur les intérêts français et les ressortissants français sur le continent noir… pour le grand bonheur des adversaires de la France en Afrique…

Je ne suis pas un prophète de malheur, mais j’observe et analyse. Au moment où le monde entier aborde de front la question du racisme et des discriminations, il serait hasardeux de faire la politique de l’autruche. Comment comprendre qu’un Noir arrivé aux États-Unis (pays foncièrement raciste) à un âge assez avancé se sente Américain dans l’âme, et un enfant afro-français, né en France et n’ayant jamais connu l’Afrique, rejette cette France qui l’a pourtant vu naître et grandir ?

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Le cartel médiatique et intellectuel français a le droit de « promouvoir » des individus comme Éric Zemmour, mais l’État français, lui, doit prendre ses responsabilités avant que la situation ne dégénère de manière irréversible un jour.

Personnellement, je pense que le problème du racisme et des discriminations sera «réglé» par la jeune et future génération. Les jeunes Noirs et Blancs d’aujourd’hui n’ont pas les mêmes réflexes que leurs aînés et aïeux. En voyant les jeunes blancs aux USA, au Canada voire même en Suisse, embrasser le mouvement #BlackLivesMatter, on réalise que quelque chose est en train de se passer…