Nord-Kivu: Incapable de traquer les M23 et ramener la paix, la MONUSCO est chassée par les populations

La synergie des mouvements citoyens, groupes de pression et des organisations de la société civile projettent des manifestions anti-Monusco à partir de ce lundi 25 juillet. Mais à Goma, le maire de la ville vient d’interdire toute éventuelle manifestation dans la ville. Le maire policier de la ville de Goma, le commissaire supérieur principal François Kabeya, interdit toute manifestation projetée ce lundi 25 juillet 2022 par des mouvements citoyens.

En effet, des habitants de Goma ainsi que des jeunes membres des mouvements citoyens, ont annoncé une manifestation ce lundi pour protester contre la présence de la Mission de l’organisation des Nations-Unies en RDC (MONUSCO).

Cette mission onusienne est notamment accusée de passivité dans sa mission de stabiliser l’Est de la République démocratique du Congo, ainsi que de complicité avec des groupes armés. Des appels au retrait « sans délai » de cette mission, se multiplient dans la région, encore plus depuis la résurgence de la rébellion du M23 à Rutshuru.

Le maire de Goma fait savoir qu’aucune marche n’est autorisée dans sa juridiction ce lundi et instruit les services sécurité de réprimer toute tentative de manifestation.

« Il (le maire, ndlr) demande aux services de l’ordre et de sécurité de se mettre à l’œuvre pour contrecarrer toute éventuelle manifestation publique non autorisée », écrit-il dans un communiqué signé ce dimanche et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD.

Vendredi dernier, une première marche anti-MONUSCO organisée par des associations féminines s’est tenue à Goma sans enregistrer d’incident. La manifestation s’était clôturée par un sit-in au Quartier Général de la MONUSCO.

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A Butembo dans le Grand-Nord, les population sont aussi prêtes

Dans une interview accordée à NewsCongo ce samedi 23 juillet 2022, Jean Pierre Kasma a fait savoir qu’il s’agit de booter dehors une organisation qui a failli à sa mission depuis plus de 20 ans, notamment protéger les civils contre les agressions de rebelles à l’est de la République. Ainsi, précise-t-il, de ce lundi les militants seront dans les rues de Butembo (Nord-Kivu) pour empêcher toute circulation des agents de cette structure onusienne.

« La semaine prochaine il y aura des manifestations populaires pour réclamer le départ de la MONUSCO parce que cette MONUSCO a failli à sa mission de maintien de la paix. Voici plus de 20 ans qu’elle est là mais nous ne sentons pas ses résultants. Elle est là comme des touristes et nous disons qu’on en a marre avec elle. Loin de là, elle est accusée de complice dans la guerre de chez nous et nous ne pouvons pas continuer à mourir alors qu’il y a des gens qui doivent nous protéger. Dès ce lundi, nous serons déjà dans les rues pour empêcher la MONUSCO de circuler » Jean-Pierre Kasma, militant de la Lucha.

Les actions anti-Monusco proprement dites commencent mardi par la célébration d’une messe œcuménique.

« Le mardi nous serons dans un culte pour prier le repos des âmes de nos pères, mères et sœurs qui sont décédés [dans la guerre de l’est, ndlr]. C’est aussi une occasion de mobiliser la communauté à se préparer pour ces actions, parce que nous voulons voir la Monusco partir » ajoute-t-il.

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La synergie des mouvements citoyens s’insurge également contre le « vagabondage et l’irresponsabilité de Kinshasa » à l’égard des violences vécues à l’Est de la République.

« Nos autorités ont été irresponsables. Comment se fait-il que notre pays est à feu, Bunagana voici 40 jours qu’il est occupé par le M23 mais un président qui va en vacance [en Andalousie en Espagnol, ndlr]. Chez nous avec des guerres, des grands problèmes de l’insécurité il faut que notre chef aille en vacances. Ça c’est juste une irresponsabilité. Il fallait que les autorités s’assument face à l’échec de la Monusco, c’est pourquoi nous nous prenons en charge » a chuté ce militant de la Lucha.

En avril 2021, toutes les activités avaient été stoppées en ville de Butembo pendant pratiquement 21 jours. C’était encore une fois pour exiger le départ de la Monusco.

Guylain SHEMA

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