Massacres à BENI : Banza Madjaribu, le terroriste et manipulateur des bombes, appréhendé

Cheikh Banza Mudjaribu Zakaria Abah Adore, imam à la mosquée de Katindo dans la ville de Goma a été interpellé par les services de sécurité le 28 décembre 2021 et transféré à Kinshasa le dimanche 2 janvier 2022. Pris en filature depuis la mosquée de Katindo où il vivait, il a été arrêté en compagnie d’une femme (qu’il voulait épouser et amener à Madina) au niveau du marché Alaline de Katindo.

Cheikh Banza Madjaribu Zakaria Abah Adore, frère aîné de l’imam Zakaria Banza Souleymane alias Bonge la chuma, ancien imam à la mosquée de Katindo et actuellement instructeur des soldats du califat, les moudjahidines de la cité sainte de Madina (MTM), fut longtemps recherché par les services depuis son évasion de la prison de Kangbayi à Beni.

Il lui est reproché d’organiser un réseau de recrutement des ADF/MTM et, grâce à ses nombreux minibus et motos, à les envoyer dans la forêt de Beni via Butembo. Arrêté en 2014 à la barrière de Bunyuka (dans le Bashu) avec des colis (recrues) qu’il conduisait à Madina, il réussira à s’évader de la prison avec son frère lors de l’attaque de juin 2017. Il est l’un des poseurs des bombes en 2014 dans la ville de Beni avec Fiston Muhewa.

Ceux qui assistaient aux audiences de la Cour militaire à Beni le reconnaitront à partir de la cicatrice sous l’œil gauche. Après son évasion de la prison de Kangbay, cheikh Banza Mudjaribu Zakaria aurait reçu un financement des ADF/MTM grâce auquel il gérait le département Transport. Se sentant en insécurité, il quitte Goma pour Bukavu où il met sur pied une agence de voyage Bukavu-Uvira. Grâce au bénéfice généré, l’agence de transport va servir les axes Uvira-Misisi-Kalemie et Uvira-Bujumbura-Tanzanie. Ce qui lui permit de déverser de nombreuses recrues tanzaniennes et burundaises sur Beni/Ruwenzori. Il est revenu à Goma fin 2018.

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Aux côtés d’Aboudjihad, il a régulièrement visité le maquis des MTM à Beni en passant entre les mailles des services. Il s’est (ré) installé fin 2020 à Goma dans l’enclos de la mosquée de Katindo/Goma où son père est bilali. Pris en filature par les services depuis Goma, il a été finalement appréhendé. Sur base de la Sourate 51 : « Ô vous qui avez la foi, ne prenez pas les juifs et les chrétiens comme amis. Ils sont amis entre eux, et quiconque d’entre vous se lierait à eux, il est l’un d’eux (fa innahou manhum) » et selon des sources recoupées et fiables, Hussein Qudra, agent au bureau d’investigation de l’Agence nationale du Renseignement (ANR)/Goma recevrait des messages de menaces de mort venant des islamistes radicaux pour collaboration avec les Kafri. Certains l’accusent d’avoir livré cheikh Banza Mudjaribu Zakaria.

Une fatwa serait même lancée contre lui. Il est important de rappeler qu’en application de la fitna, la mère de Hussein Quadra avait attrapé deux balles à la jambe gauche et vit dans la clandestinité : « Si tu n’es pas d’accord avec le jihad (défense armée) et que tu es pacifiste, souviens- toi que tu seras tué parce que tu es incapable de conserver ton iman (ta foi). » Combattre le terrorisme islamiste uniquement dans la forêt par des bombardements n’est pas la solution idoine.

Il faut, en appui de l’artillerie lourde, un travail de terrain afin de neutraliser les réseaux actifs et/ou dormants dans les agglomérations. La prison est un incubateur sûr et un lieu de conversion au jihad pour nombreux détenus. Les services doivent en tenir compte.

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Guylain SHEMA

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