Cet homme, suivi et hébergé par le diocèse, était chargé de fermer la cathédrale vendredi soir. Il a été remis en liberté « sans aucune poursuite ».
L’homme de 39 ans, qui avait été placé en garde à vue samedi dans l’enquête sur l’incendie de la cathédrale de Nantes, a été remis en liberté « sans aucune poursuite » dimanche 19 juillet au soir, a fait savoir le procureur de la République, Pierre Sennès, confirmant une information du quotidien Presse-Océan.
De nationalité rwandaise, il était suivi et hébergé par le diocèse, comme d’autres hommes, avait fait savoir M. Sennès dans la matinée. Le bénévole était chargé de fermer la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul vendredi soir et les enquêteurs cherchaient à vérifier son emploi du temps.
Le procureur appelle à la prudence
Selon le père Hubert Champenois, recteur de la cathédrale, qui le connaît bien, l’homme de 39 ans est « servant d’autel » et serait le dernier à avoir quitté les lieux vendredi soir. « Je le connais depuis quatre ou cinq ans », a-t-il assuré, avant d’ajouter : « J’ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs. »
Les enquêteurs souhaitaient également entendre l’homme « sur les conditions de fermeture de la cathédrale », avait précisé M. Sennès. Samedi, le procureur avait déclaré qu’aucune trace d’effraction au niveau des accès extérieurs de l’édifice n’avait été relevée et le recteur de la cathédrale avait souligné que « chaque soir, avant de fermer [la cathédrale], une inspection très précise » était effectuée et que « tout était en ordre » vendredi soir.
Le procureur s’était toutefois montré toujours très prudent : « Toute interprétation qui amènerait à impliquer cet homme dans la commission des faits serait prématurée », avait-il insisté.
Le grand orgue détruit
Une enquête avait été ouverte en flagrance pour incendie volontaire samedi matin et confiée à la police judiciaire. M. Sennès avait précisé que « trois départs de feu espacés les uns des autres » de quasiment « toute la distance de la cathédrale » avaient été découverts, mais avait appelé, là aussi, à ne pas tirer de conclusions hâtives.
Samedi, les pompiers ont été alertés vers 7 h 45 qu’un incendie était en cours dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Le feu a été rapidement circonscrit mais il a fait des dégâts importants à l’intérieur de l’édifice. Dans la liste des éléments touchés, outre l’orgue et le buffet d’orgue du XVIIe siècle, figurent un tableau d’Hippolyte Flandrin du XIXe siècle, une partie des stalles du chœur, qui étaient récentes, et les vitraux de la façade, dont une partie était des vestiges de vitraux du XVIe siècle, selon Laurent Delpire, conservateur des antiquités et objets d’art de Loire-Atlantique.
Le premier ministre, Jean Castex, s’est rendu sur place samedi après-midi et a affirmé que « l’Etat prendra toute sa part » dans la reconstruction qu’il souhaite « la plus rapide possible ».