Le représentant du M23 à Nairobi, Jean-Marie RUNIGA a déclaré qu’il n’avait pas des raisons pour combattre le président Félix TSHILOMBO, parce qu’au moment où le M23 faisait la lutte armée, Félix TSHISEKEDI faisait la lutte politique.
Et maintenant qu’il a pris la tête du pays et qu’il veut le retour de la paix à l’Est de la République démocratique du Congo, le M23 est prêt à le soutenir. Chaque chose à son temps et RUNIGA considère que c’est le temps de faire la paix du fait que la RDC fait partie des Etats de l’Afrique de l’Est (East African Community) selon les accords signés entre le gouvernement Congolais et la rébellion du M23.
Article 4 : Le Gouvernement de la RDC s’engage à faire ratifier par le Parlement, les Accords et cadres de références ci-après :
- Le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi le 15 Décembre 2006.
- L’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région des Grands Lacs signé à Addis-Abeba le 24 Février 2013.
- Renforcer la coopération régionale et l’intégration économique à travers l’adhésion du pays à la Communauté des pays d’Afrique de l’Est (East African Community). Il doit revitaliser la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) en soutenant la mise en œuvre de son objectif de développement économique et de d’intégration sous régionale.
Et la demande ou les exigences des groupes armés étrangers M23, NGOMINO et TWIRWANEHO au gouvernement Congolais serait de laisser la gestion complète de l’Est du pays à ces trois groupes selon l’article 5 de l’Accord M23 et le gouvernement Congolais.
Article 5 : Du fait des guerres récurrentes ayant entraîné la destruction des infrastructures, du tissu socio-économique, la fracture de la cohésion sociale et l’absence de toute perspective de développement ; suite au déficit d’une paix durable et de la sécurité durant les dernières décennies dans l’Est de la République, le Gouvernement s’engage à décréter la partie Est de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Haut-Ouele, Maniema et Tanganyika) comme étant une « Zone Sinistrée ».
A ce titre, la zone déclarée sinistrée devra jouir de :
(1). Un statut administratif particulier ;
(2). D’un plan de développement spécial ;
(3). D’une large autonomie fiscale et financière ;
(4). D’un concept opérationnel particulier pour sa sécurisation ;
(5). D’un programme spécifique de sécurisation pour la concrétisation des différents Accords régionaux, notamment :
- Le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi, le 15 Décembre 2006 ;
- L’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région, signé à Addis-Abeba le 24 Février 2013.
Avec le président Félix TSHISEKEDI, les groupes rebelles étrangers parrainés par Kigali s’accrochent et constituent une menace sérieuse pour la Nation Congolaise.
La face cachée du président Félix TSHISEKEDI
Antoine TSHILOMBO élu président du parti UDPS le 31 mars 2018 pour succéder à son défunt père, a grandi dans l’ombre de la collusion de longue date de son père aux intérêts des étrangers. A la tête du pays depuis 2019, il n’a pas tiré les leçons des erreurs répétées de son parti pour changer la stratégie. Il a préféré « marcher dans les mêmes mines que Joseph KABILA », son prédécesseur.
En 2012, presque une année après les élections du 28 novembre 2011, Kigali avait affirmé que l’UDPS était en contact avec le mouvement rebelle M23. Mama Grace Kalanda (2012), une femme luba bien connue, l’a confirmé en citant Roger Lumbala et certains membres de l’UDPS, condamnant une telle manœuvre de l’UDPS qui visait à tort à rechercher le soutien de l’aile militaire du M23 dans sa lutte pour l’ « Imperium », soi-disant volé par « Joseph Kabila » lors des élections précitées. Le gouvernement Congolais avait pris cette affirmation de Kigali au sérieux et en a profité pour attaquer l’UDPS et son leader Etienne TSHISEKEDI. « Déclaration de Lambert MENDE du vendredi 19 octobre sur les antennes de la voix de l’Amérique ».
En revenant un peu en arrière, après l’échec de sa lutte pour le changement démocratique de 1990-1996, Etienne TSHISEKEDI et l’UDPS ont soutenu les envahisseurs étrangers, déguisés en « Libérateurs ». Mais, l’UDPS n’a pas été récompensé par le régime FPR/AFDL. Ils ont été finalement obligés de s’allier à eux en 2002 dans la dynamique de l’Accord de Sun-City à travers la nouvelle création du FPR, le RCD (Anthony M.K. Katombe, 2003). Contrairement à l’affirmation de George Alves (2003), cette alliance avec le RCD, une organisation criminelle qui n’avait aucun intérêt pour la démocratie, n’a jamais pris fin. Le FPR a continué à manipuler la direction de l’UDPS, ou bien celle-ci a continué à traiter avec le FPR sous l’égide de cette alliance.
Tout ceci démontre que le parti au pouvoir l’UDPS, est allié de longue date avec le FPR. Et quand on parle du FPR, on voit directement le régime de Paul KAGAME qui contrôle et dirige la République démocratique du Congo par des intermédiaires (AFDL, RCD, PPRD, FCC et UDPS).
Cette analyse expose des faits qui montrent le coté inconnu ou moins connu de l’UDPS et de leurs leaders. Au lieu d’être une solution à la crise de la RDC, il était ou il est en fait, l’un des problèmes fondamentaux. L’UDPS travaille en collaboration avec le M23 et les propos de Jean-Marie RUNIGA sont révélateurs.
Le président Félix TSHISEKEDI et son parti sont en complicité avec les groupes rebelles étrangers depuis des années 2006. Et Kinshasa n’a jamais réussi à rétablir son autorité dans l’Est du pays ou dans les anciens territoires jadis occupés par le RCD. L’Ouganda et le Rwanda contrôlent le Kivu sans la moindre inquiétude.
© 2022 Analyse de Didier Amani SANGARA