17 mars 2021: Félicien Kabuga, 88 ans, a été arrêté en France en mai 2020 et est détenu dans des conditions indignes à la Haye en attendant son procès. Les médias, ayant oublié le principe de la présomption d’innocence, l’ont déjà condamné pour crimes contre l’humanité dans la tragédie rwandaise il y plus de 25 ans.
Son fils, Donatien Kabuga conteste vivement son arrestation et la réaction injuste et biaisée des grands médias. Dans cette entrevue, il rappelle que son père était un commerçant prospère au Rwanda, que le Front patriotique rwandais (FPR) l’avait approché après l’invasion du 1er octobre 1990, que Félicien Kabuga avait refusé de les appuyer dans la guerre, préférant la voie du processus de paix qui a abouti à la signature des accords de paix d’Arusha d’aout 1993.
Sur les actes d’accusation portés contre son père, il note que l’un des principaux, soit l’importation de machettes, a été modifié pour devenir “distribution de machettes”, ce qui ne tient pas la route car quand les massacres ont eu lieu, il était déjà en fuite. Quant à l’autre chef d’accusation lié à son présumé rôle auprès de la RTLM, il rappelle que son père n’était qu’un actionnaire de la radio avec plus d’un millier d’actionnaires et qu’il n’avait rien à voir avec la gestion quotidienne de celle-ci.
Il aborde aussi la justice des vainqueurs qui prévaut au sein du TPIR: soit c’est seulement un côté du conflit qui est visé, que personne du FPR n’a été poursuivi, et que les procureurs du Tribunal travaille étroitement avec les procureurs rwandais, donc du FPR, le vainqueur de la guerre.
Selon Donatien Kabuga, le FPR et Paul Kagame ont besoin d’un bouc émissaire, d’un monstre pour rester au pouvoir. C’est le rôle qu’ils donnent à Félicien Kabuga. Et les médias et le tribunal font pareil.