Le Burundi expulse l’équipe permanente de l’OMS

Il y a un mois, le représentant de l’OMS au Burundi et des fonctionnaires de son bureau avaient déjà échappé de peu à une expulsion. Gitega leur avait reproché à l’époque son « immixtion » dans sa gestion de la pandémie du Covid-19. Cette fois-ci, c’est fait. Un geste spectaculaire qui a lieu alors que le gouvernement est accusé de gestion opaque de la pandémie du coronavirus, à moins d’une semaine d’un triple scrutin, dont une présidentielle très attendue.

Le représentant de l’OMS au Burundi, Walter Kazadi Mulombo et les trois fonctionnaires de son bureau n’y échapperont pas cette fois. Gitega leur a donné jusqu’à demain le 15 mai pour quitter le territoire burundais, même si les autorités savent pertinemment que l’aéroport Melchior Ndadaye de Bujumbura est fermé à tout trafic aérien dans le cadre de sa lutte contre le Covid-19.

Comment vont-ils faire ? Personne ne sait pour le moment, mais c’est toute l’équipe de l’OMS en charge de la riposte contre le coronavirus qui est expulsée du Burundi, sans aucun ménagement.

« Peu diplomatique »

Jean-Pierre Mulunda était le coordinateur technique de la riposte contre le Covid-19, Ruhana Mihindi était en charge du programme de lutte contre les maladies transmissibles alors que le professeur Daniel Parzy est un expert en biologie moléculaire. C’est ce dernier qui a formé l’équipe locale chargée de la riposte contre Ebola, puis contre le coronavirus depuis le début de l’année.

Le gouvernement burundais « les pousse dehors brutalement. C’est très inamical et peu diplomatique », a regretté un diplomate basé à Bujumbura, d’autant que le représentant allait définitivement quitter ce pays dans moins d’un mois.

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Mais Gitega n’en a eu cure, même si le bureau de l’OMS au Burundi, exclu totalement de la riposte contre le Covid-19 depuis plus d’un mois, faisait profil bas.
Le pouvoir avait déjà tenté d’expulser ces mêmes fonctionnaires de l’OMS à l’époque, mais il avait reculé. Qu’est-ce qui a changé cette fois ? Des sources parlent d’un « prétexte », en invoquant une piste liée à un contrat sur des médicaments du paludisme.

RFI