“Paul Kagame a déclenché le génocide”: en accusant l’actuel président rwandais, James Muyandinda se joint à la longue liste d’ex-rebelles tutsi venus témoigner contre leur ancien chef dans l’enquête française sur l’attentat qui a donné le signal des massacres perpétrés par les extrémistes hutu en 1994.
L’ancien garde du corps du président Paul Kagame affirme qu’il a fait la garde des missiles qui auraitent été utilisés pour abattre l’avion du président Juvénal Habyarimana la nuit du 6 Avril 1994 à Kigali. L’attentat est considéré comme le déclancheur du génocide qui fit 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi. Mais une enquête faite auparavant avait attribué l’attentat aux extrémistes hutu, qui auraient voulu se débarasser d’un président modéré.
Cet ancien soldat qui temoigne dit que à l’âge de 17 ans, lui et ses camarades ont chargé les deux missiles SA-16 dans un camion et ils ont mis du bois de chauffage au dessus des missiles pour les cacher. Le camion les a amené à Kigali par la suite et c’était dans l’après midi entre fin Février et début Mars. Muyandinda dit qu’il a eu le témoignage après des tireurs des missiles du 6 Avril.
Mème si le témoignage est contesté, il vient s’ajouter aux autres témoignages donnés par les ancients soldats du FPR en exile accusant leurs compatriotes. Parmi eux, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, lui-même visé par l’enquête française, ou l’ancien chef de cabinet de Kagame, Theogene Rudasingwa.
On peut se demander pourquoi ce témoignage est fait aujourd’hui et non avant. James Muyandinda réponds que ça lui pesait de garder ça tout ce temps et qu’il n’y avait aucun moyen de quitter l’armée. Il dit que certain de ses compagnons ont été emprisonnés ou executés. Il a mème reçu une mission en 2008 d’assassiner l’un de ses collègues qui était guardien des missiles et réfugié en Uganda où il propageait des accusations sur “les crimes de Kagame”.
James Muyandinda dit qu’il a essayé de joindre la justice française, mais qu’il a été découragé par l’enlevement d’Emile Gafarita la veille de venir témoigner en France, et cela était en novembre 2014. Ce compagnon d’armes qui, dans une lettre au juge, affirmait lui aussi avoir eu la garde des missiles, n’a jamais été retrouvé.