Après avoir gardé le silence lors de sa première comparution devant le tribunal qui a eu lieu le 11 novembre 2020, Kabuga a plaidé non-coupable et il est actuellement détenu par le Mécanisme à La Haye depuis le 26 octobre, date à laquelle il a été transféré après son arrestation.
Kabuga est accusé de génocide, d’incitation directe et publique à commettre le génocide, de complot en vue de commettre le génocide et de persécution pour des motifs politiques, d’extermination et de meurtre en tant que crimes contre l’humanité.
Le Mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux sur le génocide (IRMCT) reprendra l’audience préliminaire du principal suspect de génocide Félicien Kabuga le jeudi 3 février.
Kabuga a été arrêté en France en mai 2020 et a comparu pour la dernière fois devant le tribunal le 6 octobre 2021. Il est actuellement détenu à La Haye aux Pays-Bas, où l’audience sera également entendue.
“Je programme par la présente une conférence de mise en état en personne le jeudi 3 février 2022 à 14h30 dans la salle d’audience de la branche de La Haye du Mécanisme”, lit-on dans un avis du juge lain Bonorny, le juge de la mise en état dans l’affaire.
Cependant, selon le juge, Kabuga peut choisir de comparaître via un lien de vidéoconférence ou renoncer à son droit d’être présent, s’il choisit de le faire.
Le mécanisme a pris le relais du Tribunal pénal international pour le Rwanda qui a été créé par l’ONU pour juger les principaux cerveaux du génocide contre les Tutsis.
En avril de l’année dernière, le procureur en chef du mécanisme a dépêché une équipe de dix avocats et enquêteurs au Rwanda pour rester indéfiniment dans le pays et travailler sur l’affaire Kabuga jusqu’à son terme.
En décembre de l’année dernière, alors qu’elle s’adressait au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, la représentante permanente sortante du Rwanda auprès des Nations unies, Valentine Rugwabiza, s’est dite préoccupée par les retards persistants dans l’ouverture du procès de fond de Kabuga, qui avait échappé à la justice pendant près de trois décennies avant sa capture.
Jusqu’à son arrestation, Kabuga, 87 ans, était en fuite depuis le 18 août 1994, date à laquelle les services de sécurité suisses l’ont laissé échapper. Au fur et à mesure que le génocide progressait, Kabuga aurait reçu un visa pour entrer en Suisse.
Il était connu comme le financier du génocide, un riche homme d’affaires et le président de ce qu’on appelait le Fonds de défense nationale du 25 avril 1994 à juillet 1994 environ.
Un membre central de l’Akazu – un petit cercle d’architectes du génocide contre les Tutsis, et le président fondateur du conseil d’administration de la radio haineuse RTLM, connu comme un catalyseur clé du génocide contre les Tutsis.
La radio donnait régulièrement des informations détaillées sur les personnes à massacrer et où elles pouvaient se trouver.
Guylain SHEMA