Par Patrick Mbeko
La décision de la Présidence de la République, donc de Félix Tshisekedi, d’amnistier les criminels du M23, qui sont pour la plupart d’anciens éléments de l’Armée patriotique rwandaise de Paul Kagame, et de les intégrer au sein des FARDC, ne peut surprendre que celles et ceux qui refusent de regarder la réalité en face, de comprendre que Félix n’est pas sur la même fréquence que les Congolais. Je ne cesserais jamais de le dire : le fils d’Étienne Thsisekedi n’est pas au pouvoir par la volonté des Congolais, mais bien de Joseph Kabila et de Paul Kagame (lire mon post du 22 janvier 2019 : « J. Kabila, FCC et UDPS, un même maître : Paul Kagame »). Ce sont eux qui l’ont placé là où il est. Raison pour laquelle il ne cherche aucunement à remettre en question le statu quo.
Après avoir craché sur la mémoire des victimes congolaises de la barbarie Kagamienne à Kigali, en déclarant que « les morts congolais sont les victimes collatérales » de la guerre imposée à la RDC par le Rwanda, après avoir permis aux troupes rwandaises d’opérer clandestinement sur le territoire congolais, Félix Tshisekedi décide de faire la part belle aux éléments rwandais du M23 qui ont violé, pillé et tuer les Congolais. Certains Tshisekedistes justifient cette décision en arguant qu’elle s’inscrit dans le cadre de l’accord de Nairobi et/ou d’Addis-Abeba. D’accord! Mais cet étrange accord signé par la Kabilie dans les conditions que l’on sait et dans le but de permettre au Rwanda d’injecter ses éléments dans les FARDC, qui sont déjà infestées jusqu’à la moelle, a-t-il été ratifié par le Parlement, comme l’exige la Constitution ? Et quand bien même il l’aurait été, Félix Tshisekedi ignore-t-il les raisons qui ont conduit Joseph Kabila à négocier, à Kampala (un autre soutien de ce mouvement) avec le M23 qui était pourtant vaincu ? Ignore-t-il que le M23 est une création du Rwanda ? À ce dernier propos, voici ce que dit Steve Hegde, le coordonnateur des experts de l’ONU, devant le Congrès américain : « Nous avons constaté que depuis le début de la rébellion du M23, le gouvernement du Rwanda lui a fourni un soutien militaire direct, facilité le recrutement, encouragé les désertions de l’armée congolaise, et livré des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques à l’égard des rebelles. Nos enquêtes ont conclu que le Rwanda, en fait, a orchestré la création du M23 lorsqu’une série de mutineries menées par des officiers ayant appartenu au prédécesseur de ce mouvement à savoir le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), ont été réprimées par les forces armées congolaises au début du mois de mai. Au niveau stratégique, le Rwanda a également dirigé la collecte de fonds et la composition des cadres politiques, voire la nomination de la direction politique du mouvement, leur dictant directement des revendications à faire prévaloir devant le gouvernement congolais. »
Si sous Joseph Kabila, la RDC a été noyautée par le Rwanda jusqu’à l’os, sous Félix Tshisekedi, il est clair qu’on est passé à un autre stade. Le pays court un très grand danger. Je l’ai dit et je le répète : Félix Tshisekedi est allé beaucoup plus loin que Joseph Kabila dans la compromission avec le Rwanda. Kabila ne s’est pas avancé dans certains dossiers sensibles par crainte de la réaction des Congolais. Mais Félix, lui, n’a pas de limite. Soutenu par un groupe de tribalistes pour qui la tribu passe avant la patrie, il fonce tête baissée, pourvu que Kagame soit content de lui. Ceux qui demandent de lui accorder un peu de temps ou le bénéfice du doute parce que, disent-ils, « Aza mwana mboka » sont assez stupides pour ne pas comprendre qu’il a été justement sélectionné pour cela. Cette fois, on veut se servir d’un Congolais à la tête du pays pour tuer définitivement le Congo, et cela semble fonctionner.
Dans la région, pas grand monde n’a confiance en Félix Tshisekedi, ai-je entendu de plusieurs sources. Qualifié par les uns « d’ignorant », par les autres de « bête et de stupide », par d’autres encore de « faible », Félix est devenu le pion de tous ceux qui rêvent de maintenir le Congo dans sa calamiteuse situation. En tête, il y a le Rwanda de Paul Kagame, que Félix Tshisekedi a décidé de servir avec un zèle déconcertant. C’est aux Congolais de tirer les leçons qui s’imposent. À force de faire dans le sentimentalisme, nous allons finir par perdre ce pays un jour. Le pire des traitres n’est pas l’ennemi déclaré, mais bien le fils de la maison qui roule à bas bruit pour celui-ci À bon entendeur…