FAUX : Le Rwanda n’a pas appuyé le M23 dans l’attaque de Rutshuru, Est de la RDC

Le gouverneur de la province occidentale du Rwanda, François Habitegeko, a catégoriquement réfuté mardi « les accusations sans fondement » du porte-parole de la province voisine du Nord-Kivu, en RD Congo.

Le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, a accusé les Forces rwandaises de défense (RDF) de soutenir les éléments armés qui ont attaqué les FARDC.

Les attaques ont été signalées pour la première fois lundi dans les villages de Tshanzu et Runyoni, à environ 50 kilomètres au nord-est de la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma.

Lors d’un point de presse, le général Ekenge a fait défiler deux hommes qui, selon lui, étaient des soldats rwandais capturés soutenant les rebelles du M23 dans le territoire congolais de Rutshuru.

Tout en accusant le Rwanda de conspirer avec les rebelles du M23, Ekenge a affirmé que les deux soldats avaient été arrêtés lors des attaques.

Dans un communiqué, Habitegeko a déclaré : « Nous avons pris connaissance d’un communiqué et de reportages médiatiques émanant du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, qui, au nom des FARDC, accuse les Forces rwandaises de défense de soutenir les éléments armés qui ont attaqué les FARDC dans les zones du Tshanzu et Runyoni.

« Nous voudrions réfuter catégoriquement les accusations sans fondement et déclarer que RDF n’est en aucun cas impliqué dans les activités belligérantes à travers la RDC. Le communiqué et les reportages des médias du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu allèguent que les deux individus, prétendument membres des RDF, ont été capturés. Nous voudrions contester ces fausses allégations. Les deux noms ont été mentionnés par la délégation congolaise de l’armée et du renseignement lors de la réunion bilatérale RDC-Rwanda des équipes conjointes de renseignement tenue le 25 février 2022 à Kigali. Les équipes conjointes de renseignement n’ont pas été autorisées par la suite à interroger ces personnes pour une évaluation conjointe, comme c’est la pratique. »

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Habitegeko a noté que l’armée rwandaise ne compte aucun membre portant les noms présentés dans la déclaration du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu. Habitegeko a déclaré qu’il s’agissait “d’une tentative de manipulation de l’opinion en présentant deux individus arrêtés dans des circonstances obscures” il y a plus d’un mois, comme des éléments capturés lors des combats du 28 mars.

Cette évolution survient après un  incident similaire en novembre 2021  , lorsqu’un groupe armé soupçonné d’être d’anciens rebelles du M23, est entré en RD Congo, a attaqué et occupé les villages de Tshanzu et Runyoni. À l’époque, des sections des médias et des responsables congolais ont pointé du doigt RDF, mais ce dernier a déclaré qu’il n’était ni impliqué ni soutenu dans les activités du groupe armé ex-M23.

Les deux villages, Tshanzu et Runyoni, étaient les derniers bastions du M23 avant d’être chassés par les forces congolaises et onusiennes en Ouganda et au Rwanda en 2013.

Deux jours après l’incident de novembre 2021, le chef d’état-major général des Forces armées de la RD Congo (FARDC), le général Célestin Mbala Munsense, était en visite officielle au Rwanda où il a eu  des entretiens centrés sur la situation sécuritaire régionale  et la lutte contre les groupes terroristes. , avec ses homologues rwandais.

 

Concernant les allégations selon lesquelles des éléments du M23 auraient mené une attaque sur le territoire de la RD Congo depuis le Rwanda et l’Ouganda, le général Mbala a déclaré à l’époque : « Nous avons choisi de laisser le temps au Mécanisme conjoint de vérification élargi (EJVM) de faire son travail et de nous donner des précisions sur la situation.”

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Les deux pays voisins, a noté Habitegeko, disposent de mécanismes de vérification dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et au niveau bilatéral pour vérifier ces allégations et la RD Congo aurait dû les activer “s’ils agissaient de bonne foi”.

“Nous appelons EJVM et JIT à enquêter sur ces accusations absurdes contre RDF.”

Il a noté que Kigali a toujours offert sa coopération pour le rapatriement des ex-combattants congolais, qui ont été désarmés et cantonnés. Le gouvernement du Rwanda, a-t-il noté, ne devrait pas porter la responsabilité de l’échec du gouvernement de la RD Congo à conclure le processus de manière harmonieuse.

Guylain SHEMA

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