NGALUKIYE, est un jeune activiste de la société civile en RDC, chercheur et informaticien. Il est l’un des congolais ayant très plaidé sur la question de la taxe RAM, une stratégie de pillage digital du gouvernement TSHILOMBO. Espoir a aussi initié au compte de la LUCHA ou à son propre compte, plusieurs actions de lutte contre la médiocrité des politiques congolais.
Au Congo comme dans d’autres pays du monde, se prendre en photo torse-nue, c’est un signe de folie. Espoir NGALUKIYE, un des jeunes très intelligents et courageux de la ville, apparait sur les réseaux sociaux torse-nue souvent, lorsque la cause pour laquelle il manifeste est très noble.
Il a écrit son histoire que nous partageons
« Depuis quelques années, j’avais décidé de ne plus postuler pour rechercher un emploi, pas parce que je suis incompétent ou parce que je n’ai pas besoin de l’argent ou de m’épanouir en apprenant mais parce que j’étais plusieurs fois déçu et je ne voulais plus perdre ma propre confiance en moi en réussissant sans être recruté.
J’avais signé mon premier contrat de travail (professionnel) le 11 novembre 2016, deux mois après avoir obtenu mon diplôme de licence clôturant ainsi mon cursus universitaire, c’était au sein de Congo Peace Network (mon Alma mater avec le coach Patrick Mulemeri), ensuite j’avais démissionné en septembre 2018 afin de me concentrer sur les nouvelles charges me confiées en tant que Coordonnateur national du projet “Chemin de la Paix” de la Panzi Foundation.
6 années plus tôt, j’avais commencé à travailler à la radio Tayna grâce à la recommandation de Espoir Kangela via Valéry Mukosasenge qui fut le directeur des programmes à ce média où je fus radié le 1er novembre 2017 à cause de mon engagement au sein de la LUCHA RDC.
En août 2019, à mon retour des États-Unis où j’avais obtenu la bourse Mandela Washington Fellowship for Young African Leaders réservée aux jeunes leaders africains de moins de 35 ans, j’y étais parti pour 6 semaines de formation intense en leadership à l’université de Virginia Tech, comme avant le voyage, à mon retour au pays, je n’avais plus de contrat de travail ni un emploi payant de manière permanente…
Certains amis m’avaient recommandé dans quelques organisations et je postulais également, j’étais tellement sûr de moi-même à tel point qu’à la fin de la plupart des interviews, je me disais que ce boulot est désormais mien mais la chose incompressible était le fait je n’étais toujours pas retenu.
Je ne perdais ni espoir ni courage sauf quand j’étais DÉÇU en apprenant de la bouche d’un éventuel employeur qu’il ne saura vraiment pas me retenir vu que je suis trop actif dans la LUCHA et cela risquera de créer les ennuis entre les autorités et son organisation, j’avais fait semblant de comprendre mais c’était une bonne déception.
Deux autres probables employeurs m’avaient dit que je suis le 1er candidat sur la liste mais si je veux le boulot, je dois faire le choix entre la LUCHA et le travail.
C’était un choix impossible à faire étant donné que ce n’est pas incompatible ; l’un d’eux était allé très loin en me demandant de quitter la LUCHA en le déclarant publiquement aux médias, sur les réseaux sociaux, J’avais juste dit que c’est IMPOSSIBLE et je ne le ferai pas.
Plusieurs autres amis responsables des structures pouvant m’employer me disaient et le répètent toujours qu’ils aimeraient bien m’employer mais mon image liée à la LUCHA pose problème…
C’est ainsi que j’avais trouvé qu’il était important d’être juste un consultant, un bénévole et idéalement un entrepreneur bien que je sais que je suis un très mauvais entrepreneur mais j’espère essayer encore cette année.
Les militants ont besoin de l’indépendance financière dont la source de revenue ne sera pas un handicap à l’engagement citoyen.
Ceux qui refusent d’employer les militants au motif que leurs images ou noms impacteraient négativement leur organisation ou entreprise, nous leur rappellerons cela un jour, j’espère qu’il ne sera pas trop tard…
J’écris tout ça après qu’on m’ait demandé plusieurs fois si j’ai un travail, si je le cherche, si je peux travailler en militant en même temps, … La réponse varie d’une personne à une autre, d’une circonstance à un autre, je ne sais pas encore si le type de travail proposé influencerai aussi la réponse ».
Le dévouement de Espoir NGALUKIYE est un exemple et une motivation à plusieurs congolais victimes des violences de la police, intimidation des autorités congolaises et surtout l’inaction du gouvernement dans le processus de démocratie totale face aux états qui veulent envahir la terre congolaise.
Guylain SHEMA