Par Patrick Mbeko
Le monde entier le sait. La RDC est « un scandale géologique » tant ses ressources minières sont importantes et diverses (Cuivre, diamants, cobalt, coltan, or, cassitérite, niobium, etc.). Premier producteur mondial de cobalt, une matière première stratégique pour l’industrie automobile et militaire, la RDC est également un important producteur de cuivre (1° producteur africain) et de l’or. Et pourtant, son peuple vit dans la misère la plus abjecte. Le récent reportage d’Alain Foka sur l’exploitation minière à l’est de la RD Congo est bouleversant. Les Congolais sont devenus des esclaves des temps modernes dans leur propre pays, et ce avec la complicité de leurs propres frères.
En regardant le reportage d’Alain Foka, un élément a retenu mon attention : le journaliste a beaucoup insisté, avec raison d’ailleurs, sur le rôle destructeur des entreprises chinoises au Kivu, mais il s’est montré assez réservé sur celui de la société américaine Alphamine, dont les activités en RDC sont financées par le Canada. Ce qui est particulièrement frappant, c’est que Alphamine n’a pas voulu donner accès à sa mine (sans doute le plus grand gisement d’étain au monde) en dépit du fait que le journaliste et les responsables congolais avaient des autorisations émises par la présidence de la République. Foka le souligne d’ailleurs dans le documentaire. Alors, pourquoi n’avoir pas survolé cette mine américaine comme ils l’ont fait pour les mines chinoises ? Y a-t-il eu des pressions ?
Vous remarquerez par ailleurs que les Chinois se sont sauvés dès l’annonce de l’arrivée de la délégation congolaise, alors que les Américains, eux, ont simplement dit NIET. Signe que les premiers sont des magouilleurs et les seconds ont un certain pouvoir. Bref. Le documentaire aurait dû aussi s’attarder sur le cas de la mine américaine qui est tout aussi nébuleux que celui des mines chinoises.
On ne va pas prêter de noires intentions à Monsieur Foka, mais à un moment où les États-Unis poussent la RDC à bousculer la Chine dans le secteur minier congolais, on peut se poser des questions.
Dans tous les cas, le gouvernement congolais doit mettre de l’ordre dans cette pagaille. En a-t-il les moyens, lui qui a décidé d’être à la remorque des États-Unis, tout en faisant de la RDC le terrain de jeu des Rwandais et des Ougandais ?
Une chose est certaine en tout cas, c’est que la responsabilité de la terrible misère que vit la grande majorité des Congolais incombe aux dirigeants de ce pays…