Cyiza Jean Pierre allait récupérer sa paie, il a payé de sa vie!

Mercredi 10 Juin 2020, Cyiza Jean Pierre, a été appelé par un soldat membre de la garde présidentielle de Paul Kagame. Il était entraineur sportif des enfants, dont ceux de ce militaire. Il partait récupérer 150 000 Frw (~143€) que le père des enfants lui devait, un arrière de salaire de trois mois, au lieu de lui donner son argent, le militaire a tiré sur lui à quatre reprises.

Selon une information qui circule sur Facebook, non encore vérifiée par une source indépendante, mercredi matin vers 8h30 la victime a été appelée par le soldat, il lui a demandé de venir récupérer son argent à Kiyovu au domicile de Paul Kagame. Arrivé sur place il a tiré sur lui à quatre reprises et le jeune homme est décédé sur le coup.

Cyiza habitait dans le quartier résidentiel de Nyakabanda à Kigali. La mauvaise nouvelle a été annoncé aux parents, on leur a remis le corps et ils ont accompagné leur fils à son dernier demeure sur la terre. Cyiza à juste 24 ans est parti dans une indifférence générale, tué par un « héros : un soldat du Front Patriotique rwandais », aucun média rwandais n’a couvert son assassinat.

Le même jour l’on a tiré à quatre reprises sur un autre jeune dont le nom serait Bizimana devant la résidence de la famille Rwigara, situé près de la résidence présidentielle. D’après Diane Rwigara, l’incident a eu lieu vers 8h45.

La probabilité que Bizimana et Cyiza soit la même personne est proche de 1, néanmoins en l’absence d’un journalisme indépendant au Rwanda, c’est très difficile de lever les doutes.

LIRE  Un nouveau livre demande pourquoi le monde ignore la répression de Paul Kagame

Cyiza est né en 1996, deux ans après la fin du génocide au Rwanda. Le monde entier pense qu’il vit dans un pays pacifié, que son bourreau a libéré le Rwanda. En 2020, Il est la dix-neuvième victime connue à succomber aux tirs des forces de sécurités rwandaises où affiliées.

Cyiza ou Bizimana, que votre âme repose en paix. C’est ma contribution pour briser cette indifférence générale dans lequel l’on a retiré votre vie. Au Rwanda, il y a de gens pour qui vous comptiez, les personnes qui sont condamnées à vivre leur chagrin dans un silence total et dans la peur. Que faire lorsque celui qui est supposé garantir votre sécurité devient votre persécuteur ?

A votre famille, je partage votre chagrin, la douleur de perdre un enfant n’est pas estimable. Sachez que quelque part sur Facebook et un peu partout dans le monde, nous sommes nombreux à compatir avec vous. #TuriKumwe

Alice Mutikeys