Par Sébastien Németh
Des manifestations ont éclaté à Abidjan et l’intérieur du pays suite à la candidature du président Alassane Ouattara à l’élection d’octobre. Le parti d’opposition PDCI parle même de près de 90 blessés pour la seule ville de Daoukro.
Hier des groupes proches de l’opposition avaient à nouveau appelé la société civile à protester dans tout le pays. Mais le gouvernement a dans la foulée interdit toute manifestation non autorisée. Résultat, la journée encore émaillée d’incidents, après ceux de mercredi et jeudi qui ont fait quatre morts.
Ils attendent au bord de la route en regardant les CRS postés non loin. Ces jeunes de Yopougon ont tenté de manifester, de bloquer la voie ou de brûler des pneus. Mais les forces de l’ordre les ont chaque fois dispersés. « On n’a pas encore marché. On le voulait, mais les policiers sont venus, nous ont poursuivis avec des grenades lacrymogènes. Ce pouvoir, c’est la dictature », proteste cet homme. « Normalement, le pouvoir est donné au peuple d’exprimer ce qu’il pense. On l’en empêche, est-ce que c’est démocratique ? », s’interroge un autre, quand un autre encore enchérit : « Le peuple a le droit de revendiquer ses droits. Si les gens ne sont pas pour ton 3e mandat, c’est à toi de leur expliquer en fonction de ce qui est dans la Constitution. »
La situation a toutefois dégénéré en affrontements avec la police ou des partisans du président Ouattara, faisant des victimes à Daoukro, où les sièges des PDCI et RHDP ont été saccagés et à Bonoua, où un commissariat a été incendié. Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du parti au pouvoir, lance un avertissement.
« Nous avons demandé à nos militants de rester calmes. La Côte d’Ivoire est notre enfant. Je sais que des gens sont jaloux quand ils voient toutes les réalisations qui sont faites. Ils veulent les voir s’écrouler. Mais nous n’allons pas donner cette opportunité à des gens qui sont sans foi ni loi. »
Selon le RHDP, ces violences font partie d’un plan stratégique de l’opposition. Il demande une enquête pour arrêter les commanditaires et les auteurs.
Source: RFI