Combats FARD-M23: Nord-Kivu: Nouveau déplacement massif des habitants vers Rutshuru-centre et Kiwanja

Un afflux massif des nouveaux déplacés est constaté depuis l’après-midi de lundi jusqu’à ce mardi 5 juillet à Rutshuru-centre et à Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

Ils viennent de différents groupements de la chefferie de Bwisha. Et tous fuient pour essayer de se mettre à l’abri des affrontements entre les militaires FARDC et les combattants du M23, qui durent depuis des mois déjà.

Ces nouveaux déplacés arrivent à pied ou par motos. Ils portent des nattes, des matelas, quelques ustensiles de cuisine et d’autres biens. Certains traînent derrière eux quelques têtes de chèvres ou des moutons.

Ces habitants fuient un lendemain incertain dans leurs villages. Bahati Maniragaba est l’un d’eux. Il arrive de Rangira ce mardi à la mi-journée. Il affirme que les habitants de son village ont fui car la ligne de front s’approchait.

«Rangira est calme. Je viens de dépasser nos militaires. Ils continuent de veiller, mais il n’y pas de combat. Les gens disent que les combattants du M23 sont sur la colline de Nswema-Mukarange. Alors ils ont peur se disant que ces combattants peuvent tirer des balles et atteindre les civils. Voilà pourquoi ils fuient,» explique-t-il.

Pour sa part, Manigera Nzabonimpa Adrien, pasteur de l’Eglise CEPAC Rutsiro, en groupement de Bweza, affirme avoir fui la présence des combattants M23 dans son village et dans les villages voisins.

«Ceux qui fuient sont les habitants de Tanda, Kasebeya, Mutovu et Bugina, car là-bas, il y a eu des affrontements terribles hier là-bas. Il y a eu des explosions des bombes et des sifflements des balles forçant les habitants à s’enfuir. Ceux de Rangira sont encore là, sauf ceux qui ont eu peur, et qui sont également venus ici à Rutshuru,» déclare-t-il.

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Certains de ces déplacés trouvent l’hospitalité dans des familles d’accueil à Rutshuru centre et à Kiwanja. D’autres sont reçus dans les sites de l’école primaire et du stade Rugabo. Mais ils manquent de tout.

«Nous sommes venus la nuit. On nous a dit que ceux qui veulent continuer la route peuvent le faire et ceux qui veulent rester ici seront logés. Les abris sont déjà construits ici. Ce qui nous inquiète nous les nouveaux déplacés ce que nous manquons de nourriture, de vêtements, pas de savon. Chacun est venu juste avec ce qu’il avait en main,» se plaint Niyonzima Wahano, arrivé au stade Rugabo lundi soir. Notez que ces nouveaux déplacés viennent s’ajouter plusieurs milliers d’autres familles arrivées à Rutshuru-centre et à Kiwanja depuis fin mars et début avril dernier.

Guylain SHEMA

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