Lettre ouverte adressée au président Paul KAGAME
Date : 16 mars 2022
De : Didier Amani SANGARA NTALE
Objet : Appel à mettre fin à la guerre dans la sous-région des Grands-Lacs Africain et plus particulier en République démocratique du Congo
Excellence Président du Rwanda,
L’honneur m’échoit de vous dire ce qui suit. L’heure est venue de rétablir une situation juste, vraie et pacifique. Il est temps pour le Rwanda, le Burundi et la RDC de chercher, non pas son propre intérêt, mais celui de l’autre pour la paix et la reconstruction dans la sous-région.
Le peuple Congolais a beaucoup souffert et continu de souffrir à cause de « l’égoïsme rwandais » et « ethnique » qui est un cancer qui tue la solidarité et la charité. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’en 1994 le pire s’est produit et dans le même temps, les métastases du génocide, de la haine ethnique ont proliféré dans les pays voisins, jusqu’à entrainer toute l’Afrique Centrale dans la spirale infernale. Les Congolais sont victimes d’une guerre étrange venue d’ailleurs même si on ne peut pas ignorer les agendas cachés de longue date de la part du Rwanda au Congo depuis 1900-1911.
Il y eu un génocide au Rwanda et, au Congo l’ex-Zaïre un grand nombre des réfugiés Hutu ont été tués sans oublier les milliers des Congolais qui ont été massacrés, les femmes violées et la ruine de l’économie du peuple congolais à cause de l’esprit de vengeance rwandais, de la politique de meurtre ethnique et de la rivalité occidentale en Afrique Centrale pour assurer leurs intérêts économiques. Les crimes de guerre et les hostilités qu’ont causées par les rebellions en République démocratique du Congo parrainés par votre pays et l’Ouganda ne resteront pas impunis ; car, à Dieu Seul la vengeance et la rétribution.
La descente de l’enfer du peuple Congolais, la complicité avérée avec les ennemis de la nation congolaise par les acteurs politiques congolais corrompus, le maintien du contrôle d’une grande étendue du Congo par le Rwanda et l’Ouganda ainsi que l’installation à Kinshasa d’un gouvernement composé d’un grand nombre des criminels de guerre ; tous ces aspects sont connus et méritent une solution entre parties, plus particulièrement de votre part. Penser à notre génération future. Que légueriez-vous au peuple de la sous-région des Grands-Lacs ? Comment souhaitez-vous que les gens ou le peuple rwandais se souviennent de vous ? « On résumera notre vie en une phrase, nous devons la choisir maintenant ». Le fait de choisir la guerre comme la paix vous coute votre libre arbitre, me parait injuste. Même si l’avenir est incertain et que le mal est toujours là, il nous faut un nouveau départ en bâtissant sur les fondements solides basés sur le « pardon », en vue de libérer à la fois l’opprimé et l’agresseur.
Monsieur le président, laissez de côté cette égoïsme ethnique et ce stratagème astucieux qui met sous cloche l’existence d’une discrimination ethnique brutale. Réconcilions-nous pour offrir une compréhension commune de notre histoire tragique et donnons-nous la chance de « guérir nos plaies » en s’opposant à l’instrumentalisation étrangère occidentale. Il vaut mieux être blessé par la vérité que d’être réconforté par les mensonges.
Espérant à votre bonne compréhension, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République du Rwanda, l’expression de mes sentiments distingués.
Didier Amani SANGARA NTALE,
Chercheur et Analyste politique Indépendant.
République démocratique du Congo (RDC).
