Les FARDC ont réceptionné du matériel militaire neuf dont l’utilisation nécessitait une formation qui n’a pas eu lieu. C’est donc suite à une erreur de réglage que ces engins ont atterri au Rwanda.
Ce lundi 23 mai 2022, dans la matinée, des projectiles des FARDC ont éclaté à Kinigi et Nyange, dans le district de Musanze. Blessant des civils et endommageant sérieusement des habitations.
Le communiqué des RDF demande le déclenchement du mécanisme conjoint de vérification élargi « EJVM » pour de investigations immédiates et les autorités Rwandaises attendent des explications de leurs homologues Congolais.
L’acte d’agression est considéré comme la forme la plus grave du recours illicite à la force. Il porte atteinte à l’intégrité territoriale et, ce faisant, aux principes essentiels du droit international.
Cet acte peut engager la responsabilité fautive de l’Etat du fait de ses actes illicites et donner lieux à des réparations des préjudices causés.
On sait que les combats font rage en territoire de Rutshuru entre les FARDC et le groupe rebelle M23.
L’avancée du M23 aux portes de Goma (Kibumba à 25 km de Goma) accentue la pression sur l’armée régulière.
Moussa Faki Mahatmat, Président de la Commission de l’Union Africaine, appelle le M23 à déposer les armes et à s’inscrire dans l’esprit du processus de paix de Nairobi.
Mais, de là que le Rwanda soit la cible d’une attaque militaire des FARDC, il y a de quoi s’interroger.
Car les FARDC savent pertinemment qu’ils ne résisteraient pas à des frappes de représailles de leurs homologues Rwandais.
Bien plus, cela fait craindre une escalade militaire sur fond de tensions entre les deux pays.
Alors quelle serait l’origine de ces projectiles en provenance de la RDC.
Nous ne pouvions pas nous résoudre à attendre les conclusions du mécanisme conjoint de vérification élargi.
Nous avons constaté d’abord que les frappes n’ont pas visé des positions militaires au Rwanda. Qu’il n’y pas eu de reprise. Les FARDC n’exerçaient non plus un « droit de suite » sur les rebelles du M23.
Il a fallu déployer les contacts jusqu’à obtenir quelques explications qui puissent nous rassurer. C’est alors que ce matin nous apprenions qu’il s’agissait « d’une erreur opérationnelle ».
Cet acte ne relève d’aucune décision hiérarchique et à quelque niveau que ce soit.
Guylain SHEMA