Quelques heures avant que le gouvernement rwandais, le jeudi 27 janvier, n’annonce qu’il rouvrira sa principale frontière avec l’Ouganda dans le cadre des efforts visant à rétablir les relations bilatérales, les responsables de la sécurité ougandaise ont illégalement expulsé 58 ressortissants rwandais.
Le groupe, qui comprend également un ressortissant burundais, a été jeté au poste frontière de Kagitumba, contrairement à la procédure standard du droit international.
Le dernier groupe expulsé par l’Ouganda comprend 47 hommes, six femmes et cinq enfants.
Le New Times comprend que le haut-commissariat rwandais à Kampala n’a pas été informé de cette décision – comme ce fut le cas pour la plupart des autres cas précédents d’expulsions illégales des ressortissants rwandais par l’Ouganda.
La plupart de ceux qui ont été expulsés illégalement auparavant ont raconté des histoires poignantes de mauvais traitements et de torture dans des centres de détention.
Le Rwanda a décidé de rouvrir le poste frontière de Gatuna moins d’une semaine après la visite du lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba, conseiller présidentiel principal pour les opérations spéciales et commandant des forces terrestres des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF).
De passage à Kigali, Kainerugaba, qui est aussi le premier-né du président Yoweri Museveni, s’est entretenu avec le président Paul Kagame en vue de normaliser les relations entre les deux pays.
Le Rwanda a émis un avis contre les voyages en Ouganda en mars 2019, accusant Kampala d’avoir arrêté arbitrairement ses ressortissants avant de les soumettre à la torture et à la détention sans procès.
Kigali a également déclaré que le gouvernement ougandais soutenait activement des groupes terroristes, notamment le RNC de Kayumba Nyamwasa, le RUD-Urunana, entre autres. Ces groupes armés, qui recrutaient des combattants dans des camps de réfugiés à l’intérieur de l’Ouganda, ont été accusés de plusieurs incursions meurtrières sur le territoire rwandais.
Depuis au moins trois ans maintenant, de nombreux ressortissants rwandais ont raconté comment ils ont été enlevés et enfermés dans les centres de détention secrets ou « refuges » du CMI et torturés.
CMI est l’aile du renseignement militaire ougandais.
Plus de 20 Rwandais ont été tués dans diverses régions de l’Ouganda, depuis avril 2019, selon des informations provenant de différentes sources, dont des proches des victimes en septembre dernier.
Guylain SHEMA
