Rwanda Paul Kagame souffrirait -il d’un cancer mortel? «Les symptômes du patient sont une fatigue extrême, des nausées, des vomissements, la tête qui tourne, des fortes migraines, des pertes de mémoire, l’épilepsie, les changements de comportement (personnalité, humeur, concentration …) »
Avant-propos
Le 08 octobre 2020, je partageais une réflexion sur l’état de santé de Paul Kagame dans un article intitulé : Paul Kagame : L’homme « fort » du Rwanda affaibli. Trois mois plus tard, nous assistons à des apparitions du général Kagame, souvent par écrans interposés et des absences plus ou moins prolongées mais inexpliquées pour un chef d’état. Par exemple, à ce jour le 17 janvier 2021, la dernière prise de parole du président rwandais date du 01 janvier 2021 sur Twitter (un tweet), les vœux du président se sont résumés en un discours d’une durée de 1min50sec diffusé sur sa chaine Youtube le 31 décembre 2020. Quant au dernier tweet compte officiel de la présidence rwandaise (Urugwiro) date du 01 janvier 2021. Cette énième absence prolongée continue d’alimenter la rumeur sur sa mort.
L’article que je vais vous partager est une traduction en français d’un article écrit par Pamella Umuhoza, pour être transparent je ne sais pas qui est l’auteur de cet article. En revanche je me permets de le partager car l’article reflète les discussions en coulisse dans le milieu rwandais, je peux moi-même attester d’une partie des faits (comme le fait que l’ambassadrice Mukankusi ait approché les acteurs de l’opposition néanmoins je ne peux pas citer mes sources qui préfèrent rester dans l’anonymat), le fait que Paul Kagame ne soit pas bien portant. J’ai découvert certaines précisions comme tout le monde dans cet article.
L’article écrit par Pamella Umuhoza : La maladie qui risque d’emporter Paul Kagame
La nouvelle qui occupe l’espace politique rwandaise depuis plusieurs mois est la présumée mort de Paul Kagame. Les hommes politiques, dont le père Thomas Nahimana ont confirmé cette mort pour prétendument en tirer un bénéfice politique et financier via leurs chaines YouTube. Mais quelle est la part de vérité ?
Le président Kagame est-il réellement malade ?
L’information fiable que nous avons est que le président Kagame est atteint d’un glioblastome multiforme (GBM) ou d’un glioblastome, également connu sous le nom d’Astrocytome de grade 4.
Il s’agit d’un cancer du cerveau très grave qui peut tuer une personne entre 12 et 15 mois après son apparition chez une personne, entre 3 et 7% de malades peuvent vivre jusqu’à 5 ans. Lorsqu’il n’est pas traité le malade peut mourir en trois mois. Le cancer atteint la plupart du temps les personnes dans la soixantaine, en particulier les hommes. Les symptômes du patient sont une fatigue extrême, des nausées, des vomissements, la tête qui tourne, des fortes migraines, des pertes de mémoire, l’épilepsie, les changements de comportement (personnalité, humeur, concentration …)
Ces symptômes ont été observés dans le comportement du président Kagame ces derniers jours. Il a rarement apparu en public, les rares fois où il l’a fait c’était de courte durée.
Ses discours en direct à la télévision ont été entrecoupés de longues pauses et le summum a été sa participation à la messe du cardinal Antoine Kambanda, pendant laquelle il est sorti et rentré chez lui avant la fin de la messe. On ne peut pas oublier son discours d’une minute pour souhaiter la bonne année au peuple rwandais. Il ne fait donc aucun doute que le président Kagame est atteint d’un cancer mortel et que peut-être il lui resté très peu de temps à vivre. A l’heure où nous écrivons cet article le 16 Janvier 2021, le président Paul Kagame est bien vivant.
D’où vient la nouvelle de la mort de Kagame ?
Le premier à en avoir parlé est le père Nahimana Thomas, Il a commencé par dire que le président Kagame avait une tumeur au cerveau et soigné en Israël. Il a fait évoluer sa version des faits en disant que Paul Kagame serait mort et son corps conservé au Rwanda. Le Rwanda serait alors dirigé par un groupe de personnes dont Jeannette Kagame (sa femme), le général Jean Bosco Kazura, le général de brigade Willy Rwagasana et d’autres …
Quelle est la part de vérité ?
La vérité est que l’état de santé de Paul Kagame n’a jamais atteint le niveau que le prêtre Nahimana Thomas prétend mais la maladie comme cité ci-haut l’empêche de l’empêche de remplir une partie de ses responsabilités qu’il a déléguée à des tiers, ces derniers prenant aussi une parte de décisions.
Le père Nahimana profite-t-il du chaos ou est-il opportuniste ?
En 2018, l’ambassadrice Charlotte Mukankusi, en partenariat ou envoyé par les anciens hauts dignitaires du FPR (le parti politique du général Kagame dont une partie de dissidents font partie de l’opposition) dont le général Kayumba Nyamwasa, l’ambassadeur Eugène Gasana, l’homme d’affaires Tribert Rujugiro, sur la base des informations qu’ils avaient sur l’état de santé du président Paul Kagame ont pensé à mettre sur pieds un projet de coalition de l’opposition rwandaise au sens large (partis politiques et les associations de la sociétés civile) afin de constitué un front commun qu’ils pourraient contrôler (ou maitriser) si jamais Paul Kagame venait à mourir. L’ambassadeur Mukankusi a alors été chargée du projet et devait mobiliser les acteurs de l’opposition, elle leur disait que des pays étrangers étaient prêts à les aider s’ils étaient unis.
Mukankunsi a été vue à Kampala. Avec l’ambassadeur Eugène Gasana ils ont été reçus par le président Museveni. On peut supposer qu’ils étaient en train de préparer le projet ci-dessus et qu’ils avaient sans aucun doute appris que le président Paul Kagame n’en avait plus pour longtemps à vivre.
Les personnes que Mukankunsi Charlotte a approché pour qu’ils lancent ce qui est devenu Rwanda Bridge Builders Rwanda sont entre autres Gilbert Mwenedata, le père Nahimana Thomas, René Claudel Mugenzi, l’ambassadeur Jean Marie Vianney Ndagijimana, Daphrose Nkundwa et d’autres …
Lors de la mobilisation de l’opposition au sens large, Mukankusi Charlotte disait qu’un pays étranger était prêt à les aider et qu’il y avait un budget suffisant. La phrase qu’elle reprenait souvent est : « Si soudainement nous apprenions la mort de Kagame sans que nous ne soyons préparés, que se passera-t-il ? »
Ce serait dans ce cadre que le père Thomas Nahimana aurait appris les nouvelles sur l’état de santé de Paul Kagame. En bon opportuniste ou stratège comme il aime le dire, il aurait décidé d’en tirer profit en communiquant sur la maladie de Paul Kagame et en faisant évoluer l’information en passant de la maladie à la mort. Il avait confiance que Paul Kagame n’en avait plus pour longtemps à vivre et a commencé à annoncer les dates. Il avait par exemple dit que si au 31 décembre 2020, la mort de Kagame n’était pas rendue publique, il fermera sa chaine YouTube et d’autres choses…
Le père Nahimana, théologien de formation et au fait de la mentalité des Rwandais a fait de l’annonce de la mort de Kagame un projet politique qui a attiré beaucoup des Rwandais, en particulier des fanatiques ou ceux qui croient que la fin justifie les moyens notamment le fait d’utiliser le mensonge en politique pourvu que cela affaiblisse l’adversaire.
L’annonce du gouvernement en exil du père Nahimana Thomas, notamment sa composition, a douché les faux espoirs d’une partie de ses sympathisants.
Il ne reste plus qu’à observer ce qui arrivera lorsque le président Paul Kagame mourra :
- Ceux qui disent que Kagame est mort et que l’information a été gardée secrète, pourront-ils bâtir la confiance des Rwandais sur cette base ?
- Ceux qui ont gardé le silence, les autres hommes politiques, comment se comporteront-ils face à ce qui sera une crise émotionnelle ?
- Les Intores (fanatiques et propagandistes du FPR), comment réagiront-ils ?
- Ceux qui sont au pouvoir et influents à Kigali, quelle sera leur réaction ?
- La famille de Kagame partira-t-elle à l’étranger pour profiter de son immense fortune ou restera-t-elle à Kigali en tentant de rester au pouvoir ou de garder son influence ?
- Comment se comporteront les hauts gradés militaires et les ex hauts fonctionnaires ou militaires au placard ?
- Et les citoyens ordinaires ?
- Quelle sera la réaction de la communauté internationale et celle des pays voisins ?
- Le dialogue politique entre ceux au pouvoir et l’opposition politique sera-t-il possible ?
Pamella Umuhoza
Ajout : A l’heure où dans l’opposition les activistes agissent de plus en plus, leur réaction est aussi attendue notamment qu’ils sont nombreux à ne pas faire partie du groupe qui annonce la mort de Kagame ou le groupe qui prétend qu’il est en bonne santé (les autres hommes politiques). A titre personnelle c’est la réaction de Jeune Afrique (VRP de Paul Kagame pour les pays francophones) que j’observerai avec attention !
Alice Mutikeys