Par Patrick Mbeko
L’ONU sait qui est responsable du génocide au Rwanda; l’ONU sait qui a sacrifié les Tutsis et exterminé les Hutus comme des lapins; L’ONU sait qui est l’architecte des tragédies (rwandaises, burundaises et congolaises) en Afrique des Grands Lacs. Bref, l’ONU sait tout. Et pendant 20 ans, on a tenté de faire croire au monde que les choses n’étaient pas claires; on a semé le doute dans les esprits, on a accusé les Hutus de tous les maux, on les a livrés à des tribunaux au fonctionnement douteux; on a décrété que c’étaient des «génocidaires», et on a tout fait pour étouffer la responsabilité du génocidaire en chef qui dirige le Rwanda. On a fait la guerre aux Hutus parce qu’ils étaient du mauvais côté de l’histoire. On leur a reproché d’avoir défendu leur pays contre une horde de barbares soutenus par les États-Unis et leurs alliés.
C’est leur péché principal : on ne s’oppose pas à un projet ayant reçu l’assentiment de l’axe anglo-américain. On a attaqué et neutralisé médiatiquement la France pour les avoir soutenu à reculons. Contrairement aux extrémistes tutsis qui sont partis de l’Ouganda pour déstabiliser le Rwanda, les Hutus, eux, n’avaient pas le soutien de l’Empire américain qui avait jeté son dévolu sur le duo Museveni-Kagame, les « new generation of African leaders » dixit Bill Clinton et de sa secrétaire d’État Madeleine Albright. Après 20 ans d’enquête à multiples rebondissements (Immixtions politiques et pressions diplomatiques oblige), la justice française vient de clore l’information judiciaire.
Espérons que les juges français iront de l’avant en inculpant les responsables de l’assassinat des présidents Habyarimana du Rwanda et Ntaryamira du Burundi. Il est grand temps de rendre justice à la vérité, au peuple rwandais et à la famille Habyarimana, à Madame Agathe et à ses enfants, à qui l’on a refusé de faire le deuil de leur père. L’imposture qui a élu domicile en Afrique des Grands Lacs depuis l’arrivée de Paul Kagame, le plus grand agent africain de l’axe américano-sioniste dans l’histoire du continent, doit prendre fin. On ne peut pas construire dans le mensonge; les peuples martyrs de cette région ne pourraient se réconcilier véritablement que si la vérité éclate. Ça fait 23 ans qu’ils n’attendent que ça…
