par Shaï Mamou Comment se comportent nos Français de NBA après un peu plus d’un mois de compétition cette saison ?
On a d’yeux que pour lui : Frank Ntilikina
Si vous n’avez pas regardé un seul match des New York Knicks et que vous vous fiez uniquement aux stats, vous vous direz sans doute que les débuts de Frank Ntilikina sont tout juste passables. Raté.
La marge de progression est évidemment immense. En attaque particulièrement. Mais ce que montre le Strasbourgeois depuis un peu moins de 10 matches est assez exaltant. Plus que de manière chiffrée, c’est dans le comportement et la mentalité que Ntilikina impacte l’entame de saison des Knicks. Défensivement, le Garden n’avait pas vu un jeune joueur aussi intelligent depuis bien longtemps. Son entente avec Kristaps Porzingis est prometteuse et l’affirmation de son caractère se fait au quotidien. Les déclarations de LeBron James ont beau avoir été sur-interprétées, on ne peut pas nier qu’on a apprécié de voir le meneur rookie ne pas rétropédaler devant l’icône lors de la venue des Cavs à Big Apple.
Frank Ntilikina va jouer de plus en plus. Et performer de plus en plus. Jeff Hornacek le gère pour le moment habilement après des débuts un peu craintifs dans leur relation. Pourvu que ça dure.
Ses stats : 5 points, 2 rebonds, 4 passes et 2 interceptions – 13 matches joués, 20 minutes de moyenne.
Les chefs de file : Evan Fournier et Rudy Gobert
Avec les absences de Tony Parker et Nicolas Batum, les yeux du public français se sont logiquement tournés vers une doublette reconnaissable. Les “nouveaux cadres” de l’équipe de France : Rudy Gobert et Evan Fournier. Les deux ont commencé fort, c’est indéniable. Un poil moins prolifique que la saison passée, la “Stiffle Tower” reste une machine à double-double et une arme de dissuasion massive en défense. Utah s’en est d’ailleurs sorti très correctement avant sa blessure au genou. Avec le départ de Gordon Hayward, on pouvait s’attendre à bien pire pour le Jazz. Maintenant que Gobert est out pour un mois, Utah risque malheureusement d’avoir du mal à intégrer le top 8 avant la fin de l’année.
Sur le plan individuel, Fournier est absolument irréprochable. Le Magic connaît un contrecoup (4 défaites de suite) après une entame surprenante, mais “More Champagne” continue d’être performant. Evan marque plus (19.2 points/match) et fait preuve d’une adresse redoutable (50% en global, 42% à 3 points). Difficile de savoir s’il ne va pas lui aussi connaître une baisse de régime. En attendant, s’il maintient ce niveau, Orlando a de bonnes chances de rebondir et de se mêler à la lutte pour la 8e place.
Leurs stats : 14 points, 10.5 rebonds à 62% pour Rudy Gobert – 19.2 points à 50% pour Evan Fournier.
Eclipsé par des starlettes, mais précieux : Timothé Luwawu-Cabarrot
“TLC” n’aura finalement connu qu’une seule saison de médiocrité pure en Pennsylvanie. Le sophomore français est parfaitement intégré à la rotation de Brett Brown, au sein d’une équipe que tout le monde a envie de voir jouer. Forcément peu médiatisé à côté de phénomènes de foire comme Joel Embiid et Ben Simmons, Luwawu fait du bon travail en sortie de banc. Avec un bon quart d’heure de temps de jeu moyen, l’ancien de Mega Leks tient un rôle de défenseur énergique en charge de scorer à 3 points quand l’occasion se présente. Sur le plan comptable, rien d’impressionnant, mais Brown sait qu’il tient là un 3 and D en puissance pour le “Process” à court et moyen terme.
Ses stats : 7 points, 1 rebonds, 1 passe – 14 matches joués, 16 minutes.
Il taffe dans l’anonymat : Ian Mahinmi
Ian Mahinmi est désormais un vieux baroudeur de la NBA. Le champion NBA 2011 évite pour le moment les problèmes physiques qui l’ont souvent freiné en NBA. Scott Brooks l’utilise avec parcimonie (12 minutes/match), mais n’a pas à se plaindre de ce qu’il lui apporte. C’est sans doute en playoffs que l’expérience et la défense de Ian s’exprimeront les mieux.
Ses stats : 3 points, 3.5 rebonds.
Ils reviennent doucement : Nicolas Batum et Joffrey Lauvergne
Il ne faut surtout pas négliger l’importance de Nicolas Batum à Charlotte. De Michael Jordan à Steve Clifford en passant par Kemba Walker, tout le monde s’est réjoui du retour à la compétition du Français. Batum vient de gagner son premier match après deux défaites et il retrouve petit à petit son influence dans le jeu. L’adresse reviendra, les chiffres aussi.
Lui aussi blessé après quelques matches, Joffrey Lauvergne a retrouvé les terrains à San Antonio. Son temps de jeu est irrégulier, mais Gregg Popovich apprécie sa contribution. “Jololo” a pas mal travaillé avec Tim Duncan ces dernières semaines, ce qui prouve que la franchise compte un minimum sur lui.
Leurs stats : 12.3 points, 5.3 passes et 4.3 rebonds, 3 matches joués pour Nicolas Batum. 4.3 points, 4 rebonds, 6 matches joués pour Joffrey Lauvergne.
Sa team marche bien sans lui : Joakim Noah
Joakim Noah n’est plus suspendu. Pour autant, Jeff Hornacek n’a pas encore daigné lui offrir la moindre minute. Les Knicks tournent bien et n’ont pas encore un besoin vital de renfort d’énergie à l’intérieur. On peut quand même supposer que “Jooks” aura sa chance sous peu. Mindaugas Kuzminskas n’a quand même pas été coupé pour rien…
En salle d’attente : Guerschon Yabusele
Boston marche tellement fort qu’on ne peut pas demander à Brad Stevens de bouleverser ses plans. Le “Dancing Bear” se contente pour le moment de miettes en termes de temps de jeu. Son coach lui préfère notamment l’Allemand Daniel Theis, impressionnant d’énergie à chacune de ses entrées. La saison est longue et Guerschon Yabusele aura sa chance. Le simple fait qu’il fasse partie de ce roster sans avoir été envoyé en G-League est encourageant.
Il est attendu : Tony Parker
Les Spurs restent les Spurs. Sans Kawhi Leonard et Tony Parker, les Texans n’ont pas coulé. Si son équipe est 4e à l’Ouest, Gregg Popovich n’en attend pas moins le meneur français avec impatience. Probablement de retour début décembre, “TP” va pouvoir montrer qu’il en a encore dans le moteur pour relayer efficacement Patty Mills et Dejounte Murray. Depuis le départ de Tim Duncan, San Antonio ne peut pas se passer de la présence, même symbolique, de Parker sur la feuille de match.